Dans sa volonté de séduire l’Europe, Infiniti a implanté, et c’est une première, un moteur diesel sous le capot de sa berline. Il s’agit d’un quatre-cylindres diesel d’origine Mercedes, en l’occurrence le 2.2 de 170 ch. Ce moteur vient légitimer cette incursion et servir de locomotive à la gamme en Europe. Mais face à BMW et ses 6 cylindres diesel, il a peu de chances de faire la différence.


Infiniti a fait évoluer son V6 essence de 306 ch vers l’hybride en l’associant à un moteur électrique de 68 ch. Cet hybride parallèle affiche une puissance cumulée de 364 ch sur le banc et des performances de premier ordre : un 0 à 100 km/h en 5,1 s et une V-max de 250 km/h. Le V6 thermique (seul) affiche un couple maxi de 350 Nm. Il s’agit d’un moteur souple, discret et coulant à la conduite. Lorsqu’il est sollicité, le moteur électrique lui prête main forte et tous deux délivrent un peu plus de répondant. Ce peps est immédiat mais sans accès de violence. La Q50 est une berline confortale, certes, rapide mais pas sportive. Seul, le moteur électrique permet de rouler en "zéro émission" sur quelques centaines de mètres. Cette motorisation est associée à une boîte automatique est au choix, à une transmission type propulsion ou intégrale. Cette hybridation permet en théorie de limiter les consommations. Notre test mixant routes et grands axes nous aura réclamé une moyenne de 9l/100 km. Au regard des prestations et du poids important de la voiture (1825 kg, voir 1901 kg en 4 roues motrices), ce chiffre reste cohérent. Les rejets de CO2 atteignent quant à eux 144g et exposeront la Q50 à un malus de 500 € à compter du 1er janvier 2014.


Essai - Infiniti Q50 Hybrid : cap sur l'Europe

LA nouveauté sur laquelle Infiniti communique, c’est la direction sans colonne appelée « Direct Adaptative Steerin » (DAS). Il s’agit d’un moteur électrique qui actionne la crémaillère, en fonction des impulsions données au volant. Cette technologie permet de faire varier la consistance et la réactivité de la direction, via l’écran tactile, et de sélectionner notamment le mode souhaité (4 modes au total). Les ingénieurs ont réussi à donner une sensation assez naturelle à ce système complètement artificiel. L’intérêt de cette direction selon Infiniti est d’éliminer tous les mouvements parasites d’une direction à liaison mécanique traditionnelle comme les vibrations, les chocs, etc. La contrepartie est l’absence totale de feeling avec la route. Ici pas de remontées d’informations, impossible de faire corps avec votre voiture. La précision et les sensations, bien qu’artificielles, sont tout de même assez bluffantes pour être soulignées et réclameront un petit temps d’adaptation avant de « l’accepter ». La réglementation empêche aujourd’hui d’homologuer un modèle qui ne dispose pas de lien mécanique entre le volant et les roues. C’est la raison pour laquelle la Q50 dispose en secours d’une colonne de direction traditionnelle débrayable.


La nouvelle Q50 repose sur l’ancienne plateforme de la G. Elle associe un train avant avec double triangle et un train arrière multibras. Le résultat à la conduite est orienté confort avec une excellente filtration des suspensions. Les vibrations et les bruits d’air sont également maîtrises pour permettre à la Q50 d’avaler les kilomètres sans nuisances. Avant tout routière dans l’âme, cette propulsion ne rechigne pas à enrouler les lacets, ce, malgré un grand empattement. La direction DAS apporte la touche de dynamisme et d’agilité qui manque à cette « lourde » voiture. Une suspension pilotée aurait peut-être été plus apte à compenser le surpoids de la voiture, mais Infiniti a fait le choix de ne pas la proposer. Au final, si le bilan routier de cette Q50 est plutôt positif, il n’atteint pas encore celui d’une BMW Série 3.